BALAN
Ernest était le plus jeune des neufs enfants de Guetschlick et Esther GODCHAUX. Il naquit le 17 janvier 1849 à SCHLEIFMUHL, dans le Grand duché de Luxembourg. Son père était industriel, un des fondateurs des industries textiles GODCHAUX. Il grandit entouré de l'affection de sa famille qu'il quitta en 1857, à l'âge de 9 ans, pour entrer au Lycée Impérial de Metz où il suivit les cours pendant neuf années consécutives. Lors de sa dernière année dans ce lycée, il assista aux cours de la classe de mathématiques élémentaires de 2ème année. Il quitta le Lycée Impérial de Metz avec son certificat d'études.
Après les vacances d'été de 1866, Ernest, recommandé par le professeur FEULATZ, fit sa demande d'admission à l'école polytechnique de ZURICH afin de suivre les cours de la section des élèves mécaniciens.
Il regretta cependant, que les cours de langue allemande ne fussent pas plus intensifs au Lycée de Metz, car cet inconvénient ne lui permit pas de se présenter à une division plus élevée de l'école Polytechnique à Zurich. Le 21octobre 1867, Ernest déclara vouloir subir l'examen pour l'entrée dans la division de chimie technique dans la même école polytechnique, afin de pouvoir travailler plus tard dans l'établissement de son père.
Ernest fit de brillantes études et sorti en 1869 ingénieur de Polytechnique.
Il retourna chez lui à Schleifmuhl.
Une période trouble commence en Europe. La paix est menacée et la guerre éclate en 1870. Sa famille étant d'origine française, la langue qui était parlée à la maison était le français et la culture française était très présente dans l'éducation des enfants. Ernest ne combattit pas car le Luxembourg n'était pas concerné par ce conflit mais il participa à des expéditions humanitaires de secours aux blessés. Il était Chef Adjoint de la 7ème expédition et fut décoré de la médaille commémorative de la Croix Rouge.
Ernest entra dans la Franc-maçonnerie où il fut initié le 4 mars 1873. Il resta franc-maçon jusqu'en 1930.
Le 17 mai 1873, son père Guetschlick décéda. Il était chevalier de l'ordre de la Couronne de Chêne et chevalier de la Légion d'Honneur.
Ernest était chasseur et eut son premier permis en 1873. Il chassa dans le Grand duché de Luxembourg de 1877 à 1885
En avril 1878, un grand incendie se déclara à ITZIG, une petite commune située à quelques kilomètres des usines GODCHAUX à Schleifmuhl. Cet établissement avait un important corps de sapeurs pompiers qui participa à la lutte contre l'incendie d'Itzig. Ernest et son cousin Henri GODCHAUX étaient sous chefs de ce corps, dirigé par Paul GODCHAUX, le frère d'Ernest. Ernest et Henri restèrent sur les lieux du sinistre jusqu'à extinction complète du feu. Ils y passèrent la nuit afin d'être certains que le feu ne reprendrait pas. Paul voulut honorer ses deux sous-chefs et quelques uns de ses sapeurs pompiers, pour les services rendus à l'occasion de cet incendie. Il demanda donc au Grand Duc qu'une décoration honorifique leur fut accordée. C'est Paul, en tant que chef de corps, qui fut honoré par la médaille de Vermeille de l'Ordre de la Couronne de Chêne.
Photo prise à Zurich en 1866
En 1883, les statuts de l'entreprise fondée par Guetschlick et son frère Samson GODCHAUX, changèrent et Ernest fut nommé directeur technique à Schleifmuhl.
Le 22 février 1883, décéda Esther LEVY, la mère d'Ernest.
Les statuts furent encore modifiés et Ernest fut nommé, en 1885, directeur de la nouvelle usine située à La Roche Sous Montigny, acquise en commandite avec la banque Demachy et Seillière. Il se retrouva seul dans ce village où il dirigea une fabrique de draps.
En 1886
Ernest fut le premier Luxembourgeois à être nommé par le Gouvernement GREC, Chevalier dans l'ORDE SAINT SAUVEUR
Le 29 avril 1895 sa fille Marguerite naquit à La Roche Sous Montigny et le 21 septembre 1898, son fils Paul vit le jour dans le même village.
Il était industriel à BALAN (commune limitrophe à SEDAN), où il avait fondé une société de tissage dénommé " LES TISSAGES MECANIQUES GODCHAUX ".
L'usine de La Roche avait été reprise par la Baron Seillière et Ernest n'en était plus le dirigeant depuis 1899.
Son fils Paul qui était étudiant tomba malade. Il fut atteint de Tuberculose. Ernest le fit admettre dans un sanatorium de Pau où Paul décède des suites de sa maladie le 1 février 1916. Ernest déclara lui-même, à la mairie de Pau, le décès de son fils. A cette époque, il habitait toujours à Sedan où il était encore en 1920.
Ernest et son épouse déménagèrent pour aller s'établir à Balan et ainsi se rapprocher de son lieu de travail. C'est dans son domicile, au 17 rue Nationale à Balan, que Ernest décéde, le 13 février 1931.
Les usines d'Ernest continuèrent sous la direction de M. BIGHETTI Alexandre Louis. Il était l'époux de Marguerite GODCHAUX.
M. BIGHETTI est né le 18/04/1882 à Amiens. Il était le fils de Vincent Louis BIGHETTI et de Marie Louise BISSEL.
Vincent fit une brillante carrière militaire qui débuta en 1898 et fini en 1940.
Pendant son séjour en Indochine, il rencontra Marguerite GODCHAUX qu'il épousa à Hanoi le 17/05/1920.
Il participa à différentes batailles qui lui valurent 5 citations à l'ordre de l'armée pour actes de bravoure.
Il fut :
- chevalier de la Légion d'Honneur en 1918
- Croix de guerre 3 palmes 2 étoiles vermeil
- Médaille coloniale sans agrafe
- Chevalier du Dragon d'Aman en 1925
- Officier de la Légion d'Honneur en 1931
Marguerite et Alexandre eurent deux fils.
Après sa retraite militaire, il prit la direction des usines de son beau-père et fut élu maire de Balan dans les ardennes.
La deuxième guerre mondiale éclate, son fils Jacques succomba sous les feux de l'ennemi.
Sur la place du village figure un monument aux morts sur lequel est gravé le nom de Jacques BIGHETTI.
Alexandre fut :
- Conseiller général (R.P.F.) du canton sud de Sedan de 1949 à 1961
- maire de Balan de 1942 à 1965, année de son décès. Pendant la durée de son mandat, Alexandre BIGHETTTI fit construire un stade de foot.
En son hommage, le stade du village fut baptisé Stade BIGHETTI. Le stade qui est toujours très bien entretenu.
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Les obsèques civiles de GODCHAUX Ernest, directeur honoraire et administrateur du Tissage Mécanique, membre de nombreux groupements de gauche, eurent lieu à Balan, le lundi 16 février 1931 à 16heures et par un temps exécrable.
Sa dépouille mortelle était ensevelit de fleurs et de couronnes et était exposée dans une chapelle ardente édifiée au domicile d’Ernest.
Avant la levée du corps, un discours fut prononcé par M. Frédéric BACOT, industriel et ancien maire de Sedan. Ce discours retraçait la vie active d’Ernest GODCHAUX. Un autre texte fut écrit et lut par le Vénérable de la Loge de Sedan. Ce discours très émouvant rappelait qu’Ernest GODCHAUX fut toujours un fervent laïc et républicain.
Le cortège gagna la gare de Sedan. MM TROLLER, adjoint au maire de Sedan ; RACOT, ancien maire ; BOURQUELOT et PAUL, deux amis d’Ernest tenaient les cordons du poêle.
Parmi les nombreuses personnes qui voulurent rendre un dernier hommage à Ernest GODCHAUX, se trouvait MM. Abd-El-NOUR, conseiller général, maire de Bazeilles ; CARLIER adjoint au maire de Sedan ; DEBAN conseiller municipal de Sedan ; l’Intendant PLA ; NOTTE et LUBIN président et secrétaire de la section sedanaise de la Ligue des Droits de l’Homme ; VEREL venu de Savoie ; SAUVAGE président des Prud’hommes de Sedan ; SCHMITT président des anciens combattants ; plusieurs délégués de la section socialiste S.F.I.O. de Sedan ; ainsi que de nombreux industriels et personnalités.
Arrivée en gare de Sedan, le cercueil fut placé dans un wagon et après un dernier adieu à Ernest GODCHAUX, la foule s’écoula doucement.
Les obsèques de Mme GODCHAUX Marie Louise
Ses obsèques eurent lieux le mercredi 22 avril 1964 en l’église de Balan. Parmi les nombreuses notabilités, on reconnaissait MM. Henri Rongère, conseiller général ; Bourquelot, président de la Chambre du Commerce ; Henri Gochard, maire de Sedan ; Robert Gilmaire, adjoint au maire de Balan et une délégation du Conseil Municipal ; Me David, président et une délégation de la Croix Rouge Française ; M. Guy Stocker, vice président de l’U.S.P.I.T.S. et les principales familles du Textiles Sedanais ; l’adjudant chef Lust, de la Gendarmerie, représentant le capitaine Derome ; etc.…
M. Alexandre Bighetti est décédé mercredi à l’âge de 83 ans des suites d’une longue maladie.
Né le 18 avril 1882 à Amiens, il avait embrassé la carrière militaire et fit ses premières armes en Indochine au début du siècle.
Il fit notamment campagne comme lieutenant dans une colonne mobile contre les « Pavillons Noirs » sur la frontière de Chine. Cette citation de 1915 à l’ordre de la 4ème Armée est éloquente :
«Lieutenant Bighetti, a pris le commandement d’une batterie de 58 dans des circonstances critiques, après que tous les officiers
qui la commandaient eussent été tués ou blessés. Par son sang-froid et son énergie, a su remplir la mission qui lui incombait en
observant le tir de sa batterie d’un poste avancé violemment bombardé».
A la deuxième «Marne», en 1918, il fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur sur le champ de bataille. Sa citation portait la
signature du général commandant en chef qui n’était autre que Pétain.
En voici le texte :
«Bighetti Alexandre, Capitaine commandant la 1ère batterie du 41ème Régiment d’Artillerie Coloniale, Commandant d’une bravoure exceptionnelle. Au cours d’une action, apprenant par l’infanterie qu’il soutenait que l’ennemi s’avançait sur la plateau où sa batterie était installée et que sa sécurité n’était plus assurée, est resté en position malgré le danger d’encerclement, s’est porté sur la crête à 800 mètres de l’ennemi avec sa mitrailleuse pour assurer la défense de son matériel. Est resté ainsi pendant 2 heures, impassible, sous le tir direct des fantassins ennemis qu’il empêcha de déboucher par ses rafales de mitrailleuses et ses feux de barrages.»
A la fin des hostilités, le capitaine Bighetti collectionnait 8 citations, dont 5 à l’ordre de l’Armée, deux au Corps d’Armée, une à la Division.
En 1925, pour des raisons de famille, il quittait l’uniforme alors qu’il venait d’être nommé attaché militaire en Ethiopie.
Pendant plus de 20 ans, M. Bighetti s’est dévoué comme maire de Balan au service de ses concitoyens et également comme conseiller général du canton Sedan-Sud donna la mesure de ses qualités d’administrateur pendant deux mandats consécutifs.
Lorsqu’il senti le poids des ans sur ses épaules, M. Bighetti avait laissé à des mains plus jeunes sa tâche de représentant cantonal. Aux dernières élections municipales, il décida de prendre un repos bien gagné. Balan lui fit un émouvant adieu.
M et Mme Bighetti s’étaient retirés à Sedan dans un appartement de la Tour D. Depuis cinq mois, il était en traitement à Paris, auprès de ses enfants, et la science ayant dit son dernier mot, il est revenu s’éteindre à Sedan.
Hier, à 11 h. la Municipalité de Balan est venue se recueillir à son domicile.
Ses obsèques eurent lieux le 6 novembre 1965 en l’église Notre Dame de Balan.
(Texte et photo extraits de l’Ardennais du 8 novembre 1965).
De nombreuses personnes assistèrent aux funérailles de M. Bighetti. Dans l’assistance se trouvait MM. Louis Morel, sous-préfet ; Simon, président départemental du Conseil Général ; de nombreux conseillers généraux d’autres cantons ; la plus part des conseillers municipaux de Balan ainsi des représentant des sociétés de Balan ; M. Henri Cochard, maire de Sedan ; M. Dumoulin, maire de Bazeilles ; M Bourquelot, président de la Chambre du Commerce ;
une délégation des officiers de réserve ; M. Debu représentant la Légion d’Honneur ; des représentants de la gendarmerie, des anciens combattants, les sapeurs pompiers de Balan en uniforme…….
Après l’office religieux le cortège gagna le cimetière où M. Maurice Guillet, le successeur de M. Bighetti à la mairie de Balan, lui rendit un hommage ému : «Je viens adresser le dernier adieu à l’ami, à l’administrateur dévoué, au valeureux combattant, à l’homme de bien que nous amenons aujourd’hui à sa dernière demeure.» M. Guillet rappela sa tâche difficile de maire sous l’occupation, ses efforts pour moderniser et réparer mairie, écoles, églises, la création d’un syndicat des eaux Balan-Bazeilles-Sedan dont il fut président de 1953 à 1965. Il salua la mémoire de son fils Jacques, tombé devant Strasbourg.
Le décès de M. Alexandre BIGHETTI. Nécrologie parue dans l’ardennais du vendredi 5 novembre 1965.
En 1898 une assemblée des actionnaires des Draperies de Schleifmuhl eut lieu au siège social. A cette assemblée, il était question de modifiés quelques partis des statuts. Ernest qui y était présent, s'abstenu de vote pour certaines de ces modifications.
Une autre réunion eut lieu en 1906, pour les mêmes motifs. Ernest y assista, mais cette fois il habitait à SEDAN.
En 1914-18 Le samedi 12/06/15, le Maire de SEDAN fut appelé à la Commandanture à 10h du matin, où il trouva 12 personnes notables de SEDAN parmis elles se trouvait Ernest GODCHAUX, ces personnes aivaient été prise comme otage suite à des actes terroristes commis sur la ligne télégraphiques du chemin de fer de SEDAN à BOUILLON. Les coupable n'ayant pas été trouver la ville de SEDAN fut condamnée à verser la somme de 15 000 marks le mardi 15/06/15 comme contribution de guerre sinon les otages seraient envoyés
dans un camps de travail agricole.
Le conseil réunis vota la contribution exigée soit en Franc 18700F.
Le 25 août 1889, Ernest épousa à Longwy, Marie Louise PAJOT née le 18 août 1872, fille de Nicolas Sigisberg PAJOT et de Léonie LATARSE.
Ernest dirigea les usines textiles de la Roche Sous Montigny jusqu'en 1899. cliquez.
Il ne se contenta pas de diriger l'entreprise, il déposa deux brevets d'invention pendant sa présence à La Roche Sous Montigny. Un brevet en 1893 sous le nom " La Néoline soluble-Nouveau produit d'ensimage des Laines "
Un certificat d'addition fut rajouté en octobre 1893. Le deuxième brevet fut déposé en 1896. Cette fois, il s'agissait d'un brûleur à triple courant d'air dit “SYSTEME GODCHAUX”.
En 1899, le 25 septembre formation de la Société en Commandite GODCHAUX - PELTZER & Cie dont Louis et Ernest GODCHAUX étaient membres.
En 1906, Ernest fut le liquidateur de la Société GODCHAUX - PELTZER, et format la Société Anonyme de Tissage Mécanique de BALAN.