Mémorial
Pinhas GODCHAUX
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Yehuda LOEW - Le MAHARAL DE PRAGUE

(1525-1609)

Le Maharal est probablement né à Posen (aujourd'hui en Pologne) fils du Rabbi Bezalel (LOEW), famille originaire de Worms en Allemagne. Son oncle Jacob était Rabbi du Royaume du Saint Empire Roman, son frère Chaim de Friedberg était un fameux savant. Il est dit que la famille du Maharal descend du Roi David.

La richesse de Yehuda venait de l'entreprise florissante de son père. En 1553, Yehuda devint Grand Rabbin de Moravie à Nikolsburg, dirigeant les affaires de la Communauté et en déterminant ce qui devait être enseigné aux communautés de cette Province. Il révisa les statuts de la Communauté et créa un nouveau processus de taxation. Il quitta Moravia en 1588 à l'âge de 60 ans, la Communauté lui porta une grande estime pendant très longtemps.


Une de ses activité à Moravia était le lute contre les calomnies sur la légitimation qui fusaient dans la Communauté contre certaines familles ce qui pouvait ruiner l'espérance de mariage des enfants de ces familles. Ces phénomènes ont souvent affecté sa propre famille. Il fit de grand sermons pour dénoncer ces phénomènes.


Il retourna à Prague en 1588 où il remplaça Isaac HAYOT. Il réitéra ses vues sur le Nadler. Le 23 février 1592, il fut reçu, avec son frère Sinaï et son fils Isaac COHEN, par l'Empereur Rudolf II. Le Prince BERTHIER était avec l'Empereur. La conversation portait sur le Kabbalah (mysticisme juif) un sujet qui fascinait l'Empereur.


En 1592, Le Maharal parti à Posen où il été élu Chef Rabbi de Pologne. A Posen, il composa Netivoth et une partie de Derech Chaim. A la fin de sa vie, il retourna à Prague où il mourut en 1609.

LE MAHARAL DE PRAGUE

STATUE DE LADISLAV SALOUN

Yehuda LOEW de Prague personnage quasi mystique, grand talmudiste, moraliste, mathématicien et philosophe, connu sous le nom de MAHARAL (Moreinu Ha-Rav Loew traduit en anglais comme " Our Teacher the Rabbi LOEW " soit en français " Notre Maître le Rabbi LOEW "), était une des plus grande mémoire juive du 16ème siècle. Il écrivit beaucoup de livre sur la Loi Juive, la philosophie et la Moralité, développa une nouvelle approche de l'Aggada et du Talmud. Le Maharal était contre l'idée que les garçons devaient commencer leur instruction très jeunes, insistant sur le fait qu'il était mieux d'enseigner en fonction de leur maturité intellectuelle.


Il était tenu en grande estime par ses contemporains et eut un profond impact sur tout les courants du Judaïsme. Le Rabbi KOOK dit que le " Maharal était le père de l'approche du Goan de Vilna et le père du Chasidut". Le Rabbi Shneur Zalman, fondateur du Chabad Chasidism et descendant du Maharal, basa une grande partie de son travail - Le Tanya - sur les enseignements de son arrière-grand-père.

Dessin de Mikolas ALES 1897

RABBI LOEW LISANT LE TALMUD

Il est dit que, sous le règne de Rudolf II, le Rabbi LOEW créa un Golem pour protéger la Communauté juive qui vivait dans la peur et qui  était victime de persécutions. Le Golem était une représentation humaine créée à base d'argile et en suivant un rituel précis. Le Rabbi lui donna vie en récitant l'incantation du Nom de Dieu " emet ". Puisque les lettres du nom étaient considérées comme la source originale de la Vie. Il plaça le mot sous la langue du Golem. Le Golem devait obéir à tous les ordres du Rabbi, aider et protéger la population du ghetto juif. Cependant, plus y grandissait, plus il devenait violent et semait la terreur dans les rues de la ville. Il fallut détruire le Golem pour cesser toutes ces violences. Pour cela, Rabbi LOEW enleva la première lettre du mot " emet " ce qui donna le terme " met " qui veut dire " mort ".

La vie quitta donc le Golem. La légende veut que le Golem fut ramené à la vie par le fils du Rabbi LOEW et qu'il protège toujours la ville.

RABBI LOEW ET LE GOLEM

Dessin de MIKOLAS ALES 1899

Une autre légende dit que le Maharal fut vampirisé par Zaccharie, alors qu'il était déjà fort âgé.


Le Maharal eut une très grande activité dans la Communauté. Il fit beaucoup pour promouvoir l'éthique sociale. Il fut un grand éducateur qui avait de nombreuses idées pour réformer les éducations reçues et encrées profondément dans l'esprit des gens.

Le MAHARAL repose auprès de son épouse Perla SHMELKES, dans le Vieux Cimetière Juif de Prague.  Leur sépulture est visitée par de nombreux touristes.



Ce récit est un condensé de plusieurs écrits en anglais sur le Maharal de Prague.

SHATTA ET BOULI

Sarolta (Charlotte) HIRSCH plus connues sous le nom de SHATTA, est née en 1910 à Sighisoara en Transylvanie.

Issue d'une famille très pieuse, elle fut militante de

l'Hachomer Hatzair, fondé par son frère Sigismond

dit DJIGO coordinateur du premier camp mondial du scoutisme juif en 1931.

En 1933, Sarolta quitta le Roumanie pour étudier la

médecine en France. Elle se rendit au siège des Eclaireurs Israélites de France (scouts juifs) fondé par Robert GAMZON et devint très vite une Cheftaine E.I. Elle y rencontrera Edouard SIMON. Elle ne fit pas ses études de médecine.

En 1940, Shatta eut la responsabilité des centres d'enfants E.I.

Après une vie dédiée au bien-être des enfants et au judaïsme, Shatta décède en  2003.

Edouard SIMON dit BOULI est né en 1905. Issu d'une famille aisée, il fut membre des scouts protestants " Les Unioniste " et rejoignit les Eclaireurs Israélites dès leur création. Il fut le bras droit de GAMZON, le fondateur de cette association. Bouli  était commissaire national adjoint du mouvement et fut démobilisé suite à un grave accident de voiture en 1939. Il pu se consacré  aux Eclaireurs.

En 1940, il fut nommé pour diriger les centres artisanaux et ruraux des E.I. Il était  à l'écoute des enfants et était intransigeant sur les lits. Il a même eut droit à sa ritournelle " Y a qu'un ch'veu sur la tête à Bouli".

Edouard décède en 1993 après avoir consacré sa vie à la jeunesse et à la communauté E.I.

Il y a des histoires que l'on croit connaître mais il n'en est rien. Il y a des histoires qui ressemblent à d'autres, et qui se révèlent pourtant si singulières. Il y a enfin des histoires que l'on sait exceptionnelles mais sans commune mesure avec ce que l'on raconte. Parmi ces histoires, il y en a une, celle de l'incroyable épopée des enfants de la Maison de Moissac. Dans cette histoire-là, il est question de sauvetage d'enfants juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Un sauvetage pas comme les autres.

Dimanche 3 septembre 1939. Lorsque la guerre éclate en France, une consigne : évacuer d'urgence les enfants des villes ! Un mouvement de jeunesse scout juif - les Eclaireurs Israélites de France (EI ou EIF), dirigé par Robert GAMZON - s'associe au mot d'ordre national pour prendre en charge ses propres adhérents.

Shatta cadre du mouvement est chargée de tout mettre en œuvre pour organiser au plus vite des maisons pour les enfants. 

Shatta et Bouli dirigeront, dans le Tarn et Garonne, la maison qui deviendra la Maison d'Enfants de Moissac. Elle ouvrit ses portes le 5/12/1939.


 Les chefs et cheftaines EI qui aideront Shatta et Bouli sont très jeunes, ils ont entre seize et vingt-cinq ans, et en dehors du scoutisme, rien ne les prépare à assurer l'encadrement pédagogique des enfants évacués. Ils sont tous bénévoles et se lancent dans l'aventure.

La progression des forces allemandes et la capitulation du gouvernement français jettent sur les routes des millions de réfugiés parmi lesquels de français mais aussi de nombreux juifs venus des pays frontaliers au nord de la France. Le plan d'évacuation des EI prend un nouveau tour. Des centaines de familles juives étrangères veulent éloigner leurs enfants des villes. Les enfants qui sont déjà dans la maison depuis quelques mois n'ont plus de nouvelles de leurs parents. Les nouveaux emmenés par les jeunes chefs EI ne sont plus des petits français, mais des enfants juifs étrangers, venus de milieux modestes , parlant mal le français ou ne le parlant pas du tout et ayant fuis les persécutions antisémites.

Entre le jour de la déclaration de la guerre et la débâcle de juin 1940, la Maison de Moissac, devient un point de ralliement communautaire, une adresse que l'on s'échange de bouche à oreille et un refuge où chaque jeunes juifs, scout ou pas, peut demander de l'aide. Lieu stratégique où se décidera désormais la politique des EIF, la Maison va également être le théâtre de la transformation d'un mouvement  de jeunesse scout en un vaste réseau de résistance et de sauvetage d'enfants juifs.

Personne ne pouvait imaginer que la plus grande partie des enfants ne reverraient jamais leurs parents, sœurs, frères assassinés par les nazis. Ces enfants, Shatta les accueille dans une maison scoute.

La Maison d'Enfants

1942

Les chefs scouts

Shatta à droite

Shatta et Lafont

Mais derrière cette façade qui assure une existence légale au mouvement, déjà, un autre décor est planté.


La Résistance culturelle est en marche.


Au moment même où les lieux de cultes sont détruits, les livres brûlés, les juifs internés, déportés et massacrés, des chefs scouts d'un mouvement de jeunesse juif vont tenter, dans une petite ville du Tarn et Garonne, de construire une vie juive pour sauver des centaines d'enfants réfugiés.

Jusqu'à l'été 1942, les enfants vivent à Moissac, une période relativement clame. Mais les grandes rafles du Vél. D'Hiv de juillet 1942 brisent toutes les illusions. Août 1942, la police vient arrêter les enfants étrangers de la Maison. Gamzon, Shatta et Bouli savent désormais que leurs protégés sont en danger. Il faut maintenant cacher les enfants. Les Eclaireurs et directeurs de la Maison de Moissac s'organisent pour résister à l'occupant nazi et à la police française. D'abord, par des faits isolés. Puis à partir de janvier 1943, en entrant dans la clandestinité au sein d'un vaste réseau de résistance qui prend le nom de " sixième ". Le mouvement devient rapidement un acteur héroïque de la résistance juive.

La bibliothèque

1940-1941

Shatta et les petits

Entre 1939 et 1944, environ cinq cents enfants sont passés par la Maison de Moissac. Ils avaient entre deux et dix-huit ans. Certains y sont restés quelques jours, d'autres plusieurs années. Tous ont été sauvés. Tous ont échappés à la déportation - sauf un qui repris par ses parents, mourut avec eux dans les camps.


"Sauver les enfants", c'était bien sûr leur sauver la vie. Mais la force de Moissac fut de vouloir aussi leur sauver leur identité juive, leur histoire et leur culture.

Afin que chaque enfant survive, Shatta et son équipe ont créé à Moissac un refuge dont l'un des principaux piliers fut le judaïsme. Un judaïsme vrai et joyeux, fort et nouveau. Alors on chante, on prie, on danse, on fait des fêtes, on s'amuse, on apprend un métier, on participe à la vie de la Maison, on résiste ainsi à l'anéantissement de sa personnalité d'enfant juif.

Après la guerre, la Maison ne ferma pas ses portes, bien au contraire. Les enfants sortis des camps de concentrations y trouvèrent aide, refuge, protection et IDENTITE. Certain retrouvèrent une famille et d'autres non.

hiver 1941

SHAVOUOTH - 1941

SHABBAT

Shatta et Bouli étaient toujours présents et à l'écoute des enfants et ce jusqu'au décès de Bouli en 1993. Shatta se retira, elle avait 83 ans.


Après la guerre l'ancienne maison de Moissac abritait les petits et le bâtiment à côté était pour les grands.

Bouli, Shatta et le groupe dela Maison de  Moissac

Nouvelle Maison

Pour écrire cette petite histoire, j'ai utilisé l'Introduction du livre MORTS OU JUIFS La Maison de Moissac 1939-1945, publié par les éditions Flammarion et écrit par Catherine LEWERTOWSKI.

Je remercie Mme LEWERTOWSKI pour m'avoir permis d'utiliser l'introduction de son livre.

Les photos accompagnant le texte sont toutes de collection privée. Je remercie toutes les personnes qui me les ont transmises. Vous en trouverez d'autres dans le livre de Catherine LEWERTOWSKI,

Livre dont je vous conseille la lecture, j'en ai apprécié le contenu, j'espère que comme moi, vous aurez plaisir à le lire.

Claudine GODCHAUX

Le 9 mai 2004, une place BOULI et SHATTA SIMON fut inaugurée à Moissac. Ce jour là, étaient présents, Jean-Claude et Ariel les enfants de Shatta et Bouli,  de nombreux anciens de la Maison de Moissac et des groupes d'EI. Le Journal " La Dépêche de Midi " du 10 mai 2004 consacrera un article sur l'évènement.

" Il y a des histoires que l'on croit connaître mais il n'en est rien. Il y a des histoires qui ressemblent à d'autres, et qui se révèlent pourtant si singulières. Il y a enfin des histoires que l'on sait exceptionnelles mais sans commune mesure avec ce que l'on raconte. Parmi ces histoires, il y en a une, celle de l'incroyable épopée des enfants de la Maison de Moissac. "

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