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UNE AFFAIRE DE MONOPOLE
(extraits de journaux)

Un habitant de Larochette accusa les frères GODCHAUX de monopole pour la fourniture de drap du soldat du contingent.

Les frères GODCHAUX démentirent cette accusation :

Si, en aucun temps, les conditions requises pour la fabrication de draps de troupe n'ont été remplies par ces messieurs, à qui la faute ? Evidemment ce n'est pas la nôtre ; ou bien, la troupe, payant son drap, doit-elle rester condamnée à se vêtir toujours et rien que de mauvais drap sans durée ?

Cependant, de toute part, aujourd'hui, retentissent des cris d'économie, que l'anonyme de Larochette conciliera comme il pourra sa volonté d'imposer à l'Etat une dépense double et définitive, le soldat qui doit payer, serait ainsi réduit à n'avoir jamais de quoi subvenir à ses plus pressants besoins.
Ou bien encore, devons nous, malgré l'incapacité des réclamants, nous exclure à la concurrence, parce que tel est le bon plaisir de producteurs inintelligents pour lesquels le progrès est presque un non sens ?
Parmi ses griefs au gouvernement du Roi, la ville de Wiltz a aussi fait figurer celui du prétendu monopole, qu'elle sait très bien ne pas exister. Son seul but était d'arracher une commande en faveur de ses draperies quand même ; mais du moins cette plainte ne contenait pas les insinuations aussi stupides que malveillantes de l'anonyme de Larochette.
Et après tout, que prêtant-il prouver en disant que sous tous les régimes passés, les draperies de Larochette, Wiltz et Esch-sur-Sûre, étaient le favorisées pour les fournitures de tissus grossiers à l'usage de l'armée ? Il ignore que les tissus grossiers ont fait leur temps, même pour l'armée, qui veut et doit être habillée convenablement.

En Belgique après les premières années de la révolution, le ministre de la guerre, pour les mêmes motifs, a exclus les mêmes draperies de tout concours pour la fourniture de draps de l'armée.
Enfin en 1843, lors de l'adjudication de fourniture de drap pour l'habillement du contingent, ces messieurs ont eut leur bonne part à offrir. On sait les plaintes qui en sont résultées…….

REPONSE DES DRAPIERS DE WILTZ :

………….Nous avons eu connaissance de l'édifiante réclame que MM Godchaux frères et compagnie, ont daigné.. faire … pour justifier le monopole qu'ils avaient, pour de puissants motifs sans doute, obtenu dans la fourniture, nous ne disons pas la fabrication des draps pour le contingent. Nous éprouvons le besoin de lui répondre………

En 1845, vous avez fait une grosse fourniture, et en 1846, comme vous le dites, et nous voulons bien vous croire sur parole, vous avez livré 670 mètres. Si en 1847, on a eu besoin de rien, on n'a pas pu faire de commandes. Cependant la pièce de drap vert qui a été envoyée en 1847, comme échantillon, par les drapiers de notre ville, et qui fut refusée, ….., vous l'avez achetée, vous, M. Godchaux, comme vous en avez acheté bien d'autres, non pas pour vous, …….. mais Dieu sait où elles sont passées, …….
Vous dites que nous avons été éliminés des ces fournitures parce que nos fabricats sont grossiers….., et que vous archi-industriel, vous avez été préférés à cause de la qualité perfectionnée que vous leur donnez. Misère et mille fois misères ! Ne savez vous donc pas
M. Godchaux, que nos draps rivalisent en bonté avec les vôtres ?........ Eh, M. Godchaux, tenez, venez à Wiltz, voici l'échantillon de drap vert qui vient de votre fabrique perfectionnée, et qui nous a été envoyé pour modèle par l'intendance militaire, …………… Ah, M. Godchaux, il aurait mieux valu vous taire que de nous forcer à parler. Et vous ne viendrez pas nous arguer de faux, parce que l'authentique légale est attachée à cette relique provenant de votre fabrique.
………………et soyez assuré,
M. Godchaux, que nous savons fabriquer les draps de l'armée, avec autant d'intelligence que vous, que nous sommes aussi haut placés pour les progrès que vous, dans cette partie de la draperie.

Vous ajoutez que pendant les six ou huit dernières années qui ont précédé 1830, les draps du Luxembourg (vous n'existiez pas encore) ont constamment été répudiés par l'armée …….
Quand à des fournitures à faire à la Belgique, nous vous disons
M. Godchaux, que nous avons livré à ce pays comme au Royaume des pays Bas, jusqu'au 30 juins 1835 ……. Puis enfin en Belgique, comment avez-vous fait, M. Godchaux, à la porte de M. le ministre d'Huart, pendant toute une nuit pour avoir une fourniture ? Et cependant, avec tous vos perfectionnements, vous n'avez pas mieux réussi que nous.

NOUVELLE REPONSE DES SIEURS GODCHAUX

Un charlatan ambulant qui s'est abattu sur la ville de Wiltz, a, moyennant sacrifice à Bacchus, offert à ses nouveaux citoyens, sa plume d'académicien pour écrire pour eux ……
Dans l'impossibilité de nier des faits connus et l'authentique cité par notre lettre … on s'y permet des mensonges et un peu de calomnie.

Quand au surplus du contenu de la lettre du spirituel Jean fait tout, nous nous bornerons à engager ses dupes à se rendre à Ettelbruck où, maintenant, la plus grande partie du contingent se trouve réunie ; ils pourront comparer les draps de leur façon aux nôtres, puisqu'il y a des uns et des autres. Nous les prions seulement d'avoir assez de bonne volonté de ne pas se tromper sur l'origine respective des deux produits.

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Wiltz

Dessin de Jean Baptiste FRESEZ

La Rochette

Dessin de Jean Baptiste FRESEZ

Affaire

LOEWENSTEIN contre GODCHAUX

Extrait de « LE DROIT FINANCIER » de juin 1901

Collection Galica.fr

M. Godchaux, manufacturier, habitant le duché de Luxembourg a fait, en 1895, de nombreuses opérations chez M. Loewenstein, coulissier à Paris. Fin septembre, le solde a été arrêté à 522 Fr.75, au débit du compte de Godchaux.

En octobre, à la suite du krach des mines d’or, Godchaux perdit une somme considérable, et Loewenstein fut obligé de recourir, pour la liquidation, aux bons offices du Comité de la coulisse.

Le 7 novembre, le Comité reçut de Godchaux 200.000 francs destinés à l’apurement des opérations du mois d’octobre.

Le 21 novembre et jours suivants, la position de Godchaux fut liquidée avec une perte de 429.402 francs, sur lesquels 200.000 francs avaient été payés.

M. Loewenstein ayant fait assigner Godchaux devant le Tribunal de commerce du Grand-duché de Luxembourg en paiement de 229.402 francs, ce dernier l’assigna devant le Tribunal de commerce de la Seine, ….., et réclama la remise des 200.000 francs versés le 7 novembre 1895.

Le Tribunal de commerce de la Seine, après renvoi devant arbitre, a condamné Loewenstein à restituer à Godchaux le somme de 6,694 Fr.50.

Sur l’appel principal de Loewenstein, et l’appel incident de Godchaux la Cour a rendu l’arrêt suivant :

Extrait du « JOURNAL DU DROIT INTERNATIONAL PRIVE » année 1910

Collection Galica.fr


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